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Pourquoi il n’y a AUCUNE CERTITUDE en SELF DÉFENSE

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Certaines choses semblent parfois évidentes. Par exemple, quand on démontre une technique au ralenti, il pourrait sembler logique de penser qu’à vitesse réelle ladite technique provoque un certain effet qui, au ralenti et sans force, n’est pas visible (comme le mouvement de recul d’un agresseur après s’être pris un coup à l’épaule).

Mais quand on dit qu’il n’y a aucune certitude en self-défense, cela semble aussi s’appliquer aux élèves et à leur système de réflexion ! Ce qui semble couler de source pour les uns est en effet source d’interrogations pour les autres. Combien de fois avez-vous entendu ces mêmes commentaires, inlassablement : « pendant que tu bloque je peux te mettre un crochet ! », « si tu attaque là je peux t’attaquer ici », « si tu fais ceci, je peux faire cela », etc…

Une énième mise au point s’impose donc !

L’intérêt d’exécuter une technique au ralenti

Nous l’avons déjà abordé, mais il est bon de rappeler que la base de tout bon entraînement est le travail au ralenti. Pas seulement au moment de la démonstration, mais également avec son partenaire.

Il est contre-productif de vouloir mettre la charrue avant les bœufs lors de la phase d’assimilation des techniques, c’est-à-dire mettre de la vitesse alors que la gestuelle est encore brouillonne.

C’est aussi pour cette raison qu’un prof se doit de bien décortiquer le mouvement étudié, de prendre le temps d’expliquer la logique de la technique.

Cette étape est nécessairement effectuée au ralenti, il est donc inapproprié de relever les « défauts » apparents de la technique à ce stade.

Ce n’est qu’à pleine vitesse (et avec de la puissance) que l’on peut juger de l’efficacité ou non d’une technique ; seul ce rendu est ce qui se rapproche le plus d’une riposte « en condition ».

Or à l’entraînement une telle exécution est impossible pour des raisons de sécurité (ou bien, avec des protections spéciales).

À chacun donc de faire fonctionner correctement son cerveau et de se représenter mentalement cette technique, avec ses effets probables sur l’adversaire.

Remettre en question une technique : L’art et la manière

La self-défense n’est pas une discipline figée. Elle évolue constamment, et cela passe par la remise en question des techniques vis-à-vis de soi-même (à chacun de forger sa propre self-défense et de faire le tri, de choisir avec quelles techniques vous vous sentez à l’aise ou non par rapport à tout le panel technique qui vous est proposé), du contexte social (les règles de la légitime défense, le degré de violence auquel vous pouvez être confronté dans votre environnement) ainsi que par les retours de terrain (quelles techniques ont été éprouvées, quelles techniques sont trop complexes pour ressortir en situation réelle, quelles techniques sont tirées par les cheveux…).

Remettre en question un enseignement donné n’est donc pas malsain, bien au contraire cela fait évoluer les choses.

Encore faut-il savoir exposer ses remarques avec tact et respect.
Comme on dit, « la critique est aisée mais l’art est difficile ».

Ce qui veut dire qu’avant de critiquer à tout-va, il est important pour l’élève d’acquérir un bagage technique lui permettant d’avoir du recul sur ce qu’il voit et entend, et ainsi se forger une opinion éclairée.

Pour cela, pas de mystère : Il faut pratiquer, assimiler la technique, la répéter encore… Et faire preuve de bon sens avant de juger ! Le bon sens, une qualité en voie d’extinction malheureusement…

Exemple typique, les blocages : Admettons qu’un agresseur attaque avec un crochet et que l’on se défende avec un cover/frappe à la gorge (grand classique), l’élève indélicat objectera fièrement qu’il est possible de placer un deuxième crochet du côté non protégé.

Oui… C’est effectivement possible. Au RALENTI !

Si nous reprenons la même situation en branchant les neurones dans le bon ordre, le bon sens reprend ses droits et l’on réalise alors qu’à vitesse réelle et à pleine puissance l’agresseur n’a pas le temps de placer le fameux crochet surprise !

À chacun donc, avant d’émettre une critique sur une technique, de remettre soi-même sa logique en question et de se poser une question simple : « Est-ce que ce que je vais dire tient la route si on part du principe que la technique que je viens de voir doit être exécutée rapidement, dans le timing et avec de la force ? ».

Ou comment tourner 7 fois sa langue dans sa bouche, en somme !

L’agresseur peut tout faire

Rien n’est sûr, aucune technique n’est parfaite et tout peut arriver dans une agression, souvent pour le pire. La self-défense aspire à gommer les carences techniques et psychologique des pratiquants afin de leur permettre d’augmenter leurs chances dans ce genre de situations tendues, mais RIEN n’est assuré et tout peut basculer en un instant.

« Prier pour le meilleur, se préparer au pire », en somme.

Ce qui veut dire que l’agresseur peut BIEN ENTENDU tout faire, il peut faire des enchaînements de frappe, faire des coups de pieds, sortir un couteau d’on-ne-sait-où et vous planter… Tout est possible.
Et quand bien même des schémas d’agressions types se dessinent, statistiquement parlant (c’est d’ailleurs en grande partie sur ces retours de terrains que se fondent les exercices de self-défense, qui proposent de se préparer aux attaques types), rien n’empêche de tomber sur un agresseur qui sorte du lot et qui ne fasse rien comme tout le monde !

C’est pourquoi il n’y a aucune certitude en self-défense. Tout est possible, et l’on fait au mieux avec ce qu’on a car il n’y a aucune solution miracle.

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